Si vous souhaitez obtenir la certification ISO 42001:2023, il est nécessaire de mettre en place un système de management de l’intelligence artificielle (AIMS).
La norme ISO 42001 décrit la structure d'un AIMS de sa planification, de l'analyse jusqu'à l'amélioration continue.
Nous allons dans cet article analyser la clause 4 de la norme (clauses du système de management).
Dans ce guide, nous allons vous montrer comment démarrer la mise en place un système de management de l’IA.
L’ISO/IEC 42001, première norme internationale pour le management de l’intelligence artificielle, repose sur une logique simple : avant de penser outils, sécurité et modèles, il faut penser contexte et stratégie.
Le chapitre 4 de la norme est central, car il définit la manière dont une organisation doit analyser son environnement, ses parties prenantes et ses responsabilités pour bâtir un projet IA robuste.
Entrons dans le détail pour voir comment bien utiliser ce chapitre pour bâtir votre stratégie.
La première exigence est d’identifier les enjeux externes et internes qui peuvent influencer votre capacité à atteindre les objectifs de votre système de management de l’IA.
Cela va bien au-delà d’un simple diagnostic : il s’agit d’une analyse stratégique.
Un point marquant de la norme : vous devez également déterminer si le changement climatique est un enjeu pertinent. Cela peut concerner, par exemple, l’empreinte énergétique des modèles IA utilisés.
Enfin, vous devez clarifier vos rôles vis-à-vis des systèmes d’IA : êtes-vous développeur, fournisseur, intégrateur, utilisateur ?
Cette identification est essentielle, car les responsabilités et obligations varient selon le rôle.
Vous pouvez choisir pour votre certification ISO 42001, le ou les rôles que vous voulez maîtriser.
Quelques exemples de rôles :
Vous pouvez ainsi utiliser l'ISO 42001 pour vos usages de pilotage internes uniquement ou pour vos produits.
L’organisation doit :
À noter : certaines parties intéressées peuvent également formuler des attentes ou des exigences liées au changement climatique.
Deuxième étape : identifier les parties intéressées qui comptent dans votre écosystème IA, et comprendre leurs attentes.
Cela inclut :
L’organisation doit ensuite décider quelles exigences seront couvertes par le système de management de l’IA.
Exemple : un client peut demander une IA explicable ; une autorité peut imposer la conservation de journaux d’audit ; vos équipes peuvent exiger une charte interne d’utilisation responsable.
Je recommande de faire la sélection des exigences de façon cohérente avec vos objectifs métiers et business.
Il vaut mieux au départ être raisonnable dans ce choix. Vous avez aussi dans la norme deux annexes (C et D) qui vont pouvoir être utilisées pour comprendre les différents usages possibles et les risques macro associés.
Troisième exigence : délimiter clairement le champ d’application du système de management.
En pratique, il s’agit de répondre à :
Ce périmètre doit être cohérent avec les analyses précédentes (enjeux et parties prenantes).
Il doit aussi être documenté, car il servira de référence à toutes les étapes suivantes (leadership, planification, opérations, évaluation…).
Enfin, la norme demande de mettre en place le système de management lui-même :
A ce stade, il n'y a rien à faire dans votre démarche pour cette clause, simplement d'avoir bien documentée votre analyse stratégique et votre périmètre.
Le chapitre 4 n’est pas un simple formalisme. C'est une checklist stratégique.
Il impose aux dirigeants de faire un exercice de lucidité stratégique :
Sans ce travail initial, les chapitres suivants (leadership, planification, opérations) risquent de manquer de cohérence et de vous entrainer dans un projet sans fin.
L’ISO/IEC 42001 rappelle une évidence : l’IA n’est pas qu’une question de technologie.
C’est avant tout un choix stratégique et organisationnel.
En commençant par analyser son contexte, ses parties prenantes et son rôle, une entreprise peut transformer l’IA d’une source de risque en un véritable levier de compétitivité et de confiance